La prévention de la pollution sonore est nécessaire pour ne pas être en infraction vis-à-vis de la réglementation en matière de bruit, notamment pour les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).

En France, elle est notamment basée sur le concept d’émergence.

Il s’agit de la différence entre les niveaux de pression continus équivalents pondérés A du bruit ambiant (installation en fonctionnement) et du bruit résiduel (en l’absence du bruit généré par l’installation, mais mesuré sur la période de fonctionnement de l’installation), qui est limitée, à proximité de l’installation industrielle: les habitations, les zones constructibles et les zones occupées par des tiers (y compris d’autres établissements, industriels ou non) constituent les Zones à Emergences Réglementée (ZER).

Une distinction est faite selon le niveau de bruit ambiant (incluant le bruit de l’installation) :

  • lorsqu’il est supérieur à 35 dB(A), sans toutefois dépasser 45 dB(A) l’émergence admissible est de 6 dB(A) en période diurne et de 4 dB(A) en période nocturne
  • lorsqu’il est supérieur à 45 dB(A), l’émergence admissible est de 5 dB(A) en période diurne et de 3 dB(A) en période nocturne.

De plus, elle fait également intervenir le concept de tonalité marquée.

Il s’agit de la différence entre le niveau de pression acoustique dans une bande de fréquence de 1/3 d’octave donnée et les bandes de fréquences adjacentes, lorsque dépassant 10 dB dans l’intervalle fréquentiel 50 Hz-315 Hz ou bien 5 dB dans l’intervalle fréquentiel 400 Hz-8000 Hz.

De l’utilisation de ces deux concepts découlent des limitations des émissions sonores qui se cumulent avec celles découlant d’un arrêté préfectoral (parfois: ministériel) fixant les niveaux de bruit à ne pas dépasser en limite de propriété e.g. 70 dB(A) en période diurne et 60 dB(A) en période nocturne.

Il y a lieu de noter que dans ce qui précède, la période diurne s’étend de 07h00 à 22h00 sauf les dimanches et jours fériés, alors que la période nocturne s’étend de 22h00 à 07h00 ainsi que dimanches et jours fériés.

Or les sites de production ou de transformation, industriels ou non, comptent de nombreuses sources de bruit, qui, du fait de leur emplacement, de leur directivité, et du positionnement - vis-à-vis d’elles - d’emplacements auxquels des niveaux de bruit maximum sont imposés sont de nature à créer une pollution sonore.

Sans que la liste qui suit ne soit limitative, et sans hiérarchie particulière, les équipements et installations suivants requièrent une attention soutenue, dès lors qu’il s’agit d’éviter une gêne pour le voisinage, due au bruit :

  • les orifices de ventilation (naturelle ou forcée) et des admissions d’air au travers desquels du bruit est transmis e.g. celui des matériels bruyants des locaux techniques et des salles des machines auxquels s’ajoute le bruit des insufflateurs ou des extracteurs du réseau de ventilation, celui des installations de dépoussiérage et des cabines de peinture, celui des ouvertures des installations de Chauffage Ventilation Climatisation (CVC)
  • les cheminées industrielles, car le fluide transporté (e.g. air plus ou moins pur, gaz de combustion) permet la propagation du bruit émis par des organes (e.g. ventilateurs, moteurs, turbines) situés en amont du circuit aéraulique (dont elles constituent l’extrémité aval)
  • les évents de décompression, la mise à l’atmosphère de gaz industriels (e.g. vapeur d’eau, oxygène pur, nitrogène) s’accompagnant d’une production sonore significative, le bruit ainsi créé s’ajoutant à celui d’organes bruyants (e.g. vannes de régulation), lequel se propage à l’intérieur du réseau de fluide sous pression
  • les matériels situés à l’extérieur de bâtiments : ventilateurs, compresseurs, moteurs e.g. électriques, pompes, aérocondenseurs, équipements de réfrigération
  • les matériels (a fortiori s’ils sont particulièrement bruyants par nature : presses, machines de production ou de transformation de carton ondulé, rotatives d’imprimerie, générateurs, turbines, chaudières industrielles) situés à l’intérieur de bâtiments si les parois (murs, toitures) de ces derniers ne disposent pas d’une performance acoustique suffisante en terme de limitation des transmissions sonores

C’est pourquoi, la prévention de la pollution sonore requière la conception et la construction d’équipements d’insonorisation :

  • silencieux en tous genre, pour fluides à température et pression ambiantes, ou non
  • capotages, encoffrements, bâtiments à haute performance acoustique
  • murs anti-bruit

Leur définition, leur dimensionnement et leur réalisation doivent souvent tenir compte de différents objectifs autres que la performance acoustique, impliquant parfois de nombreuses fonctionnalités connexes :

  • comptabilité avec le bon fonctionnement des matériels qu’ils équipent (e.g. en relation avec la perte de pression totale pour les silencieux, avec la démontabilité pour les encoffrements)
  • résistance aux conditions climatiques et sismiques, durabilité (pour tous les dispositifs d’insonorisation)
  • autres contraintes techniques variables e.g. compacité, limitation de surcharge pondérale

La prévention de la pollution sonore est le cœur de l’activité de ITS (mesures, études, commercialisation d’équipements d’insonorisation) dans toutes les branches de l’industrie.