L'exposition au bruit au travail est l'un des principaux risques auxquels sont exposés les travailleurs en France comme dans de nombreux autres pays à travers le monde.

D'une part, au delà de certaines valeurs du niveau de pression acoustique (considéré en niveau continu équivalent, ou bien en niveau crête) le bruit peut générer un traumatisme auditif irréversible.

D'autre part, même pour des valeurs d'exposition inférieures aux limites réglementaires, le bruit génère fatigue, stress, difficulté de concentration, difficulté pour la communication orale entre collègues de travail (de vive voix ou par téléphone) et constitue souvent un facteur majeur de dégradation des conditions de travail, comme cela a été établi par toutes les études d'ergonomie sur ce sujet.

Dans certains secteurs d'activité industriels, l'exposition au bruit au travail génère d'autres risques pour la sécurité physique des travailleurs (pouvant masquer des messages d'alerte, l'approche d'engins, etc...) et peut aussi nuire au bon fonctionnement de certaines lignes de production (e.g. pouvant masquer des alarmes de process et empêchant ainsi certaines interventions pourtant requises).

Dans le secteur tertiaire, le bruit est une source de gêne pour les occupants de bureaux paysagers, de centre d'appels, etc... (chacun voulant se faire entendre, devant élever la voix et participant ainsi à l'élévation des niveaux sonores ambiants, souvent favorisée par une qualité acoustique des bâtiments insuffisante - y compris dans des endroits où la confidentialité devrait être de mise ou bien dans d'autres endroits ou le calme est requis pour réaliser des tâches nécessitant une attention particulière ou un degré de réflexion supérieur à la moyenne).

Dans de nombreux lieux de travail, le bruit de certains équipements (ventilation, climatisation, et...) se superpose au bruit des machines (respectivement: des discussions) et participe à l'obtention d'environnement sonores non satisfaisants.

Dans tous les cas, compte tenu du temps qui y est passé par les travailleurs, les lieux de travail influent largement sur leur exposition au bruit globale, souvent trop importante.

C'est pourquoi l'exposition au bruit au travail doit faire l'objet d'une vigilance particulière dans les entreprises, les efforts faits pour réduire les nuisances devant au moins compenser l'augmentation du risque dû à des équipements de production toujours plus puissants, ce dont la conséquence est souvent un accroissement des émissions sonores.

L'exposition au bruit des travailleurs est en augmentation en France selon la DARES (Direction de l'Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques) (le 24 avril 2012)

L'exposition au bruit des travailleurs est en augmentation en France : c'est ce qu'indiquent les résultats de la dernière enquête SUMER (Surveillance Médicale des Expositions aux Risques Professionnels), réalisée en 2009-2010 par 2 400 médecins du travail auprès de 48 000 salariés du secteur privé, des hôpitaux publics et d’une partie de la fonction publique d’État et des collectivités territoriales, représentant près de 22 millions de salariés.

Selon cette étude se rapportant à l'évolution des risques professionnels dans le secteur privé (publiée le 16 mars 2012), "la proportion de salariés exposés à des bruits supérieurs à 85 dB(A), toutes durées d’exposition confondues, s’est accrue, passant de 13 % en 1994 à 18 % en 2003 puis 20 % en 2010. Cette hausse concerne l’ensemble des catégories professionnelles mais est particulièrement marquée pour les ouvriers. Il est possible que cette évolution provienne en partie d’un meilleur repérage du bruit grâce à des campagnes de mesurage. En 2006, l’abaissement du seuil réglementaire à 80 dB(A) - seuil au-dessus duquel les salariés doivent faire l’objet d’une surveillance renforcée - a pu accroître le nombre de salariés plus particulièrement suivis par les médecins du travail du fait de leur exposition au bruit. La proportion de salariés lourdement exposés au bruit (supérieur à 85 dB pendant 20 heures ou plus par semaine) est restée stable autour de 6 % depuis 1994 mais la part des salariés lourdement exposés au bruit et ne disposant pas d’une protection auditive s’est réduite, passant de 2 % en 1994 à 1 % en 2010."

Beaucoup reste donc à faire en matière de lutte contre le bruit au travail: le bruit, paramètre clé des ambiances de travail en entreprise, est l'une des principales nuisances auxquelles sont exposés les travailleurs en France.

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