L'isolation acoustique et la correction coustique contribuent à la limitation du bruit et au confort sonore dans les bâtiments, cependant avec des moyens d'action bien différents (pouvant parfois être combinés).

L'isolation acoustique

L’ isolation acoustique est l’ensemble des procédés mis en œuvre pour obtenir un isolement acoustique déterminé, c’est à dire une limitation de la transmission du son d’un espace à l’origine du bruit vers un autre que l’on souhaite protéger. Selon le contexte, l'un ou l'autre de ces espaces peut être une pièce ou un local dans un bâtiment (habitation, hôtel, établissement de santé ou de loisirs, lieu de travail) ou l'extérieur (selon le sens de la transmission sonore que l'on souhaite empêcher) ; dans certains cas, les deux espaces entre lesquels l'isolation acoustique doit être envisagée sont à l'intérieur de constructions.

L'isolation acoustique requière ainsi la mise en oeuvre d'une enveloppe continue (avec le moins de faiblesses possibles, étant des trajets indésirables pour les ondes sonores) réalisée avec des éléments variables selon la technologie de construction considérée dans un contexte donné:

  • maçonnerie (parpaings pleins ou creux, briques, béton)
  • constructions à base de plâtre (carreaux de plâtre, plaques de plâtre cartonnées)
  • constructions en bois (naturel ou reconstitué)
  • constructions métalliques (le plus souvent: en acier, parfois: en aluminium)
  • constructions en verre (e.g. vitrages et baies vitrées, hublot des portes, fenêtres de toit)

Dans la perspective d'obtenir une performance élevée en termes d'isolation acoustique (l'indice d'affaiblissement acoustique - exprimé en dB selon la fréquence, ou en valeur globale, parfois pondérée - est la caratéristique intrinsèque des éléments, la performance étant d'autant plus grande que cet indicateur est élevé), la plus grande partie des murs et cloisons, toits, planchers doit être étanche à l'air; toutefois, des ouvertures sont souvent nécessaires, pour le renouvellement d'air sanitaire de locaux ou bien pour l'évacuation de calories dissipées par des matériels: cela nécessite alors le recours à des silencieux, qui réduisent la propagation du bruit en ne s'opposant pas (trop) au passage d'un fluide (qui est souvent l'air, mais qui peut dans certains cas être un gaz de combustion).

En France, l'isolation acoustique est réglementée pour différents édifices:

  • les constructions étant visées par l’Arrêté du 30 juin 1999 relatif à leurs caractéristiques acoustiques
  • les constructions étant visées par les arrêtés du 25 avril 2003 relatif à la limitation du bruit: établissements d'enseignement, hôtels, établissements de santé

La limitation du bruit au travail (ateliers de production, bureaux) rend nécessaire des travaux d'isolation acoustique dans bien des contextes (pour satisfaire à des contraintes réglementaires ou pour respecter des spécifications normatives se rapportant à la réduction de l'exposition des travailleurs au bruit, ou au confort acoustique des espaces de travail - pas seulement dans le secteur industriel -):

  • cartérisations acoustiques et encoffrements de machines
  • doublages insonorisants de réseaux de gaines et de canalisations
  • constructions de bureaux insonorisés (y compris: les cabines) pour le personnel

L'efficacité d'une isolation est quantifiable sur site (à l'aide d'un sonomètre) selon les enjeux:

  • par la mesure de la différence entre les niveaux de pression acoustique entre deux espaces (en dB)
  • par la mesure du niveau de pression acoustique dans un des espaces, à un emplacement spécifié (en dB ref. 20 μPa), éventuellement avant et après travaux

La correction acoustique

La correction acoustique consiste à mettre en œuvre matériaux absorbants dans un local en vue de limiter sa durée de réverbération (persistance des sons après arrêt d'un source de bruit), et/ou d'augmenter la décroissance sonore spatiale, c’est à dire en vue d'améliorer l’ acoustique interne d’un local en limitant l'amplification due au phénomène de réverbération.

La correction acoustique requière ainsi la mise en oeuvre (avec une répartition spatiale aussi homogène que possible, le sol n'offrant que rarement des possibilités d'action, en pratique) d'éléments sous des formes qui peuvent varier selon le contexte (et dont certains peuvent parfois être combinés):

  • laines minérales
  • laines de polyester
  • mousses
  • panneaux perforés (e.g. en bois ou en métal)
  • membranes (i.e. résonnateurs pour absorption acoustique en basse fréquence)

Dans la perspective d'obtenir une performance élevée en termes de correction acoustique (le coefficient d'aborption acoustique - exprimé en % selon la fréquence, ou en valeur globale, parfois pondérée - est la caratéristique intrinsèque des éléments, la performance étant d'autant plus grande que cet indicateur est élevé), une proportion suffisante des surfaces disponibles (variable selon le coefficient d'absorption acoustique des éléments et selon le volume du local) doit être recouverte.

En France, la correction acoustique est réglementée pour différents édifices:

  • les constructions sont visées par les arrêtés du 25 avril 2003 relatif à la limitation du bruit: établissements d'enseignement, hôtels, établissements de santé
  • les locaux de travail [1]

La limitation du bruit rend nécessaire des travaux de correction acoustique dans bien des contextes (e.g. pour respecter des spécifications normatives se rapportant au confort acoustique des espaces concernés) :

  • lieux de travail que sont les bureaux e.g. lorsqu'ils sont partagés - c'est le cas des open spaces -, les salles de réunion et de formation
  • salles de parole et d'écoute (y compris pour la musique)
  • salles sportives (e.g. gymnases, piscines)
  • salles de restauration

L'efficacité d'une correction acoustique est quantifiable sur site (à l'aide d'un sonomètre) selon les enjeux:

  • par la mesure du temps de réverbération (en s)
  • par la mesure de la décroissance du niveau sonore par doublement de distance à la source (en dB)
  • par la mesure de la différence entre les niveaux de pression acoustique avant et après travaux (en dB)

Combinaison d'une isolation acoustique et d'une correction acoustique

La combinaison d'une isolation acoustique et d'une correction acoustique est souvent utile:

  • pour limiter les transmissions sonores depuis un espace fermé, car l'existence de limites à l'espace qui contient la source de bruit (a fortiori lorsqu'il y en a plusieurs) induit (par rapport au champ acoustique libre) une amplification des niveaux sonores qui accroit d'autant (toutes choses égales par ailleurs) le niveau de bruit dans l'espace (intérieur ou extérieur) ou les émissions bruyantes sont recues ; sont ainsi concernées les parois de capotages de machines et d'encoffrements de matériels bruyants (qui, selon leur taille, s'apparentent parfois à des bâtiments e.g. dans le cas de turbines à combustion) ainsiq que l'enveloppe des bancs d'essais
  • pour limiter le niveau sonore dans un espace pour lequel on recherche un bruit de fond bas (e.g. dans un chambre calme, et encore plus dans une salle anéchoïque) car l'existence de limites à un tel espace induit (par rapport au champ acoustique libre) une amplification des niveaux sonores ambiants
  • dans le cas de cabines pour musiciens, ou de locaux de répétition de musique (acoustique: douce ou forte, ou amplifiée), lorsqu'il s'agit à la fois d'offrir des conditions internes favorables à la pratique d'un instrument ou de plusieurs, et d'empêcher la gêne sonore pour les voisins (parfois aussi: pour que les musiciens puissent s'affarnchir des bruit extérieurs au volume dans lequel il pratiquent leur art)

Il résulte de ce qui précède que la combinaison d'une isolation acoustique et d'une correction acoustique requière l'utilisation de structures acoustiques (souvent: multicouches), avec des propriétés intrinsèques:

  • en termes d'affaiblissement acoustique
  • en termes d'absorption acoustique

Des panneaux d'insonorisation (e.g. pour des applications industrielles, mais pas seulement) - tels que ceux commercialisés par ITS - répondent à ces deux impératifs.

Qu'on se le dise !

[1] s'ils sont susceptibles d’exposer les travailleurs à un niveau d’exposition sonore quotidienne supérieur à 85 dB (A) et dès lors qu’il est établi que la réverbération, évaluée par une méthode d’acoustique prévisionnelle, provoquerait une augmentation du niveau d’exposition sonore quotidienne d’un travailleur égale ou supérieure à 3 dB(A)